Comment savoir si son animal est vraiment diabétique?
Le diagnostic
Les symptômes de polyurie, de polydipsie et de polyphagie (voir billet précédent) peuvent être révélateurs du diabète sucré, mais ils peuvent aussi être la conséquence d’autres maladies. Il est nécessaire de consulter un vétérinaire afin de procéder à un examen minutieux de l’animal afin de confirmer le diagnostic.
- Prélèvement d’un échantillon d’urine
Il faut tout d’abord analyser un échantillon d’urine afin de déterminer la présence de glucose dans les urines et/ou la présence d’une infection urinaire.
- Prélèvement d’un échantillon de sang
Si le résultat de l’analyse d’urine se révèle positif, il faudra prélever un échantillon de sang afin de déterminer la concentration en glucose (sucre) dans le sang du patient pour confirmer le diagnostic à l’aide d’un glucomètre.
Si la concentration en glucose dans le sang de l’animal est plus forte que la normale et ce, de manière constante, il se peut que le pancréas ne sécrète pas suffisamment d’insuline et/ou que le corps de l’animal soit devenu " résistant" à l’insuline produite par le pancréas. On sait alors que l’animal souffre de diabète sucré.
- Examen général
Il faut également vérifier l’état de santé général du patient afin d’éliminer toute possibilité d’autres maladies et/ou infections. Cet examen est très important car certaines infections ou maladies peuvent constituer un obstacle au traitement du diabète sucré.
Objectifs du traitement
L’objectif du traitement d’un animal diabétique est la disparition des symptômes de diabète sucré. Ce résultat est obtenu en général lorsque la glycémie de l’animal varie l’essentiel du temps entre 0,8 g/l et 2,5 g/l.
Atteindre cet objectif passe par la réalisation de courbes de glycémie, nécessaires à l’adaptation de l’insulinothérapie (choix de l’insuline, de la fréquence d’injection et de la dose). 3 ou 4 courbes initiales seront nécessaires au minimum pour que le diabète sucré de l’animal soit équilibré. La poursuite de cet objectif nécessitera de nombreux contrôles tout au long de la vie de l’animal (nous recommandons un suivie annuel ou bi-annuel surtout pour les chats).
Votre compagnon présentera probablement des rechutes et de fréquents ajustements de doses seront certainement nécessaires, surtout chez le chat.
Suivi
ü Le suivi est tout aussi important que la mise en place du traitement. En effet, il convient d’éviter de prendre de mauvaises habitudes et de perdre votre motivation. Profiter de votre passage à votre clinique vétérinaire lors de l’achat de l’aliment ou de l’insuline pour informer l'équipe vétérinaire de l’évolution du traitement et sur les difficultés rencontrés.
ü Une des principales erreurs constatées au cours du traitement est liée aux seringues utilisées. En effet, il existe deux types de seringues (graduées à 40 UI/ml ou à 100 UI/ml) selon qu’elles correspondent à la seule insuline vétérinaire disponible (Caninsulin ND dosée à 40 UI/ml) ou à une insuline humaine (toutes dosées à 100 UI/ml).
ü Il est classique, par soucis de praticité, d’acheter des seringues à insuline chez le pharmacien, qui vendra des seringues à 100 UI/ml alors que l’animal est traité au Caninsulin ND à une dose calculée pour les seringues à 40 UI/ml correspondantes. Cette erreur conduit à injecter une dose 2,5 plus faible que la dose effectivement prescrite et donc à déséquilibrer le diabète sucré.
Mesures hygiéniques
Les mesures hygiéniques reposent sur la stérilisation des chiennes (la stérilisation des chattes n’est pas nécessaire), la régularité du rythme de vie de l’animal (heures des sortie, des repas…) et la maîtrise des apports alimentaires. La régularité des repas reste toutefois souvent délicate à mettre en œuvre chez les chats, leur comportement alimentaire les invitant généralement à consommer leur ration sur l’ensemble de la journée.
De nombreux aliments industriels pour diabétiques sont disponibles sur le marché vétérinaire. Il s’agit généralement de régimes à faible teneur en sucres rapides, à haute teneur en sucres lents et à concentration importante en fibres. Chez le chat, des régimes à très haute valeur protéique et teneur en sucres lents basse existent également, souvent plus appétents.
Respectez à la lettre les recommandations du vétérinaire : donnez le repas avant ou après l’injection d’insuline, bien respecter les doses d’insulines par jour et le nombre d’injections à faire, sans oubliez les contrôles et les visites de suivit.